Libra, cryptomonnaie de Facebook dont le lancement est programmé pour le premier semestre 2020, sera beaucoup plus utilisé comme intermédiaire d’échange que comme réserve de valeur, prédit S&P Global Ratings dans un récent rapport. En effet, l’agence de notation estime qu’en dépit des précautions prises par le géant du Net et les 20 entreprises du consortium Calibra pour garantir à la cryptodevise une faible volatilité (via son adossement à un panier de devises traditionnels), les investisseurs seront plus enclins à rechercher de la stabilité dans les monnaies conventionnelles. Si Libra peut prétendre devenir un moyen de paiement à part entière, estime S&P, encore faudra-t-il qu’il permette l’accès à des services suffisamment diversifiés. En outre, la mise en circulation de Libra devra immanquablement recevoir l’approbation des régulateurs, assure l’agence, alors que beaucoup de pays ont fait le choix de prendre leurs distances avec les cryptoactifs. En témoignent les récentes déclarations du gouverneur de la Bank of England, Mark Carney, qui s’est dit prêt, il y a dix jours, à accueillir le Libra «avec un esprit ouvert, mais pas les bras ouverts».