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La dette privée progresse sur le marché français

Publié le 23 avril 2021 à 14h51

5,4 milliards d’euros ont été levés par les fonds de dette privée français pour financer les entreprises en 2020. Sur la même période, 7,5 milliards d’euros ont été investis dans 171 opérations. Des montants en légère baisse par rapport à 2019, dans un contexte de crise sanitaire, souligne la quatrième édition de l’étude de Deloitte et France Invest (Association des investisseurs pour la croissance) sur l’activité des fonds de dette en France. « L’activité est restée soutenue, insiste cependant Olivier Magnin, managing director Debt & Capital Advisory chez Deloitte. Le quatrième trimestre a même été marqué par des chiffres records. »

Les opérations de capital-transmission sont celles qui ont le plus animé le marché de la dette privée en 2020. Les montants qui leur sont consacrés ont augmenté de 31 %, et concentrent 61 % des investissements. « Les opérations plus classiques, celles de refinancement par exemple, ainsi que les opérations de croissance externe, ont logiquement décliné en période de crise », note Olivier Magnin. Le nombre d’entreprises du secteur médical et biotech bénéficiaires de financements en dette privée a, lui, presque triplé.

« Les financements en dette unitranche traditionnellement utilisés pour les opérations un peu ambitieuses ont reculé, tandis que les structures All Senior se sont maintenues, signe que les banques sont restées actives sur le marché », nuance Olivier Magnin. Fait marquant en 2020 : les fonds de dette destinés aux entreprises en « situation spéciale », très fréquents dans les pays anglo-saxons, se sont développés en France. « Ils se positionnent sur des dossiers complexes, avec des coupons beaucoup plus élevés que sur les traditionnels marchés corporate ou LBO », explique Olivier Magnin. Les fonds de dette privée tendent ainsi à prendre le relais des banques, qui se retirent de ce segment pour se concentrer sur des opérations de financement d’exploitation court terme.

Par ailleurs, pour la première fois, l’étude de Deloitte et France Invest s’arrête sur l’activité en dette privée dans les projets d’infrastructure. « C’est un segment que nous suivons depuis quelques années, dont les acteurs sont encore peu nombreux », précise Simon Ponroy, directeur des études économiques et statistiques chez France Invest. En 2020, les fonds de dette français ont levé 2,3 milliards d’euros pour financer des projets d’infrastructure, soit deux fois plus que l’année précédente. Sur la même période, 622 millions d’euros ont été investis dans 38 projets, des chiffres là encore en repli par rapport à 2019. « Des décisions d’investissements ont certainement été reportées en raison de la crise sanitaire », estime Simon Ponroy. Cependant, depuis trois ans, le marché se structure et grandit. Et cela devrait continuer. « Les investisseurs institutionnels ont une appétence particulière pour les infrastructures, rappelle Simon Ponroy. Ce sont des investissements sur un temps long, peu risqués, avec un bon rendement global. »

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