Faut-il attendre un effet de second tour aux Etats-Unis ?

Publié le 16 juin 2023 à 15h42

Arnaud-Guilhem Lamy    Temps de lecture 2 minutes

Les salaires aux Etats-Unis continuent de profiter d’un marché du travail particulièrement favorable. A plus de 300 000 en moyenne mensuelle depuis janvier, les créations nettes d’emploi restent très élevées. En conséquence, les augmentations de salaires en glissement annuel ont évolué entre 6 % et 7 % depuis plus d’un an, selon l’indicateur du salaire médian calculé par la Fed d’Atlanta. 

De nombreux observateurs rappellent qu’il ne faut pas considérer ces augmentations en valeur absolue mais en valeur réelle, relativement à l’inflation. Précisément, l’inflation aux Etats-Unis a fortement ralenti durant les douze derniers mois. Le déflateur du PCE (Personal Consumption Expenditures) est tombé à 4,4 % en avril et même à 4,2 % en mars, plus de 1,5 point de moins que la croissance des salaires. Cet indicateur de l’inflation américaine est d’ailleurs plus faible que la croissance des salaires sans discontinuer depuis juillet 2022. Alors que l’épargne accumulée pendant la pandémie avait permis de maintenir la consommation à un niveau élevé, les ventes au détail ont été plus faibles au premier trimestre aux Etats-Unis, renforçant les craintes d’une récession. Cependant, si les salaires continuent de croître plus vite que l’inflation, le consommateur américain pourrait rapidement reprendre une activité normale. Les conditions seraient alors en place pour qu’un effet de second tour entretienne l’inflation. Dans les prochains mois, il faudra surveiller de près les salaires mais aussi la consommation de biens et de services.

Arnaud-Guilhem Lamy Responsable des stratégies obligataires euro aggregate ,  BNP Paribas Asset Management

Arnaud-Guilhem Lamy est responsable des stratégies obligataires euro aggregate au sein de BNP Paribas Asset Management.

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