Les Européens vont devoir se coordonner davantage

Publié le 26 septembre 2022 à 14h55

Didier Borowski    Temps de lecture 2 minutes

L’augmentation des prix de l’énergie a conduit les gouvernements européens à mettre en place des mesures exceptionnelles de protection des consommateurs et des entreprises. L’institut Bruegel estime le coût de ces mesures à 314 milliards d’euros pour l’UE, soit 1,7 % du PIB. Et la facture est encore plus lourde dans les grands pays de la zone euro : 100 milliards en Allemagne (2,8 % du PIB), 54 milliards en France (2,2 % du PIB), 59 milliards en Italie (3,3 % du PIB) et 35,5 milliards en Espagne (2,9 % du PIB). Et c’est sans compter les sommes allouées pour aider les fournisseurs d’énergie à répondre à leurs besoins de liquidités, via des prêts, des renflouements et des nationalisations à part entière.

La bonne nouvelle est que les ministres de l’UE sont en train de négocier un plan (attendu pour le 30 septembre) qui prévoit notamment le transfert des profits exceptionnels des compagnies d’énergie aux ménages et aux entreprises vulnérables. Dans les grandes lignes, il est prévu de plafonner les prix de l’électricité et de mettre en place des mesures incitatives pour réduire la demande d’électricité. C’est un premier pas encourageant (sans coût budgétaire induit) vers une politique coordonnée, qui permettra d’atténuer l’impact de la crise énergétique. Mais ce n’est pas suffisant.

Et le fait que les Etats ne répondent pas tous avec la même intensité est préoccupant. Dans l’urgence, cela leur a certes permis de réagir vite. Mais cet avantage disparaît à mesure que la crise s’installe. Tous les Etats n’ont pas les mêmes marges de manœuvre. Il s’agit d’une source de distorsions dans les prix relatifs qui peut accroître dangereusement la fragmentation économique et financière. Plus la crise dure, plus le coût budgétaire sera élevé et plus la pression pour agir en commun sera forte.

Didier Borowski Responsable recherche politiques macro ,  Amundi Investment Institute

Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.

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