Logement : l’alpha et l’oméga de la croissance

Publié le 27 juin 2014 à 17h00

Dominique Barbet

A l’heure où le gouvernement français remet sur le métier la réforme du logement, la Banque de France vient de publier, dans son bulletin trimestriel, une étude comparant l’impact du prix de l’immobilier sur les coûts salariaux de part et d’autre du Rhin. Il en ressort que le prix croissant des logements en France, à l’achat comme à la location, est un élément pénalisant pour le pouvoir d’achat des ménages, donc leur consommation, et un facteur de hausse des salaires. Une autre étude plus ancienne de la Banque de France avait déjà montré qu’en France, au contraire des Etats-Unis, il n’y avait pas d’effet richesse positif résultant de la hausse des prix de l’immobilier. En fait, les locataires tendent à réduire leur consommation en prévision soit d’un investissement immobilier futur soit de la hausse à craindre des loyers. Par ailleurs, un marché immobilier fluide améliorerait la mobilité de la main-d’œuvre.

Au-delà de la question du logement, la politique immobilière est donc cruciale pour la demande interne et pour la compétitivité de l’économie. Favoriser la construction de logements dans les zones tendues est un facteur majeur de croissance à long terme, mais aussi d’élévation du niveau de vie ! Les aides à l’achat exercent une pression haussière sur les prix. Les mesures de protection des locataires découragent les investisseurs. Il faudrait préférer une déréglementation favorable à la construction et, si possible, des garanties de visibilité réglementaire et fiscale à long terme.  

Dominique Barbet

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