«Rebond conjoncturel» ne signifie pas «cycle de croissance»

Publié le 26 septembre 2013 à 10h35    Mis à jour le 26 août 2014 à 10h41

Christophe Morel

Les indicateurs de climat des affaires signalent un rebond franc de l’activité dans les pays développés. Ce rebond conjoncturel est «crédible » parce qu’il est partagé et homogène à tous les pays. Par exemple, en zone euro, quasiment tous les pays et secteurs (sauf la construction) y participent. Par le jeu des échanges extérieurs, cette dynamique conjoncturelle devrait s’entretenir, même dans les pays dits «périphériques». Il est possible que ce rebond cyclique soit encore sous-estimé : les analystes financiers n’ont pas ajusté leurs anticipations de bénéfices en cohérence.

La hausse récente du prix du pétrole constitue un risque sérieux si l’on garde à l’esprit que cela a été, depuis quatre ans, le catalyseur des périodes de «trou d’air». Cependant, tant que le prix du pétrole ne dépasse pas 130 dollars, cela ne devrait pas invalider le rebond cyclique. Il convient toutefois de ne pas oublier que l’environnement fondamental reste sombre. D’abord, la croissance n’est pas suffisamment importante pour résorber les déséquilibres. Par exemple, en zone euro, les taux nominaux restent supérieurs à la croissance, ce qui pèse sur les trajectoires d’endettement public, et donc sur les comportements économiques.

Ensuite, le couple «croissance/ inflation» se détériore dans les pays émergents conduisant à réviser à la baisse la croissance mondiale pour 2014. Pour le moment en tout cas, la combinaison d’un rebond cyclique et de banques centrales encore et toujours ultra-accommodantes n’est pas la pire des situations pour les marchés d’actifs risqués !

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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