Deux ans après avoir lancé son académie de l’ISR, une plateforme de formation en ligne en accès libre, Candriam poursuit son objectif pédagogique en matière d’investissement responsable en créant, avec Kedge Business School, une chaire sur la finance durable. «La déception suscitée par le décalage de l’entrée en vigueur de la taxinomie des activités vertes à fin 2022, contre mi-2020, montre bien que nous devons rester collectivement mobilisés et qu’il reste beaucoup à faire, a justifié Naïm Abou-Jaoudé, CEO de Candriam, à l’occasion de la signature du partenariat. Les encours d’investissement responsable en France, en augmentation de 40 % sur les quatre dernières années, représentent 10 % des actifs globaux ; ils vont continuer à augmenter car les opportunités d’investissement sont importantes : à horizon 2030, le marché global des solutions à faible émission de carbone est estimé à 26 000 milliards de dollars.»

Le principal axe de travail de cette chaire portera sur la «matérialité» des enjeux ESG, c’est-à-dire la capacité à déterminer quels facteurs extra-financiers sont les plus pertinents pour évaluer les risques ou les opportunités liés à un actif financier. «Les données que la recherche académique a utilisées jusqu’ici sont des données passées, fournies par les agences de rating sociétales, pour trouver les liens de causalité entre les facteurs ESG et les facteurs financiers, mais ces données ne nous permettent en fait que de faire des constats a posteriori, soulève Christophe Revelli, professeur associé chez Kedge, qui pilotera la nouvelle chaire. Il nous faut désormais travailler sur des modèles dynamiques et prospectifs, par exemple des analyses de scénarios climatiques, et les intégrer dans les modèles de valorisation d’actifs. Nous sommes à un carrefour méthodologique.» Un doctorant va être sélectionné pour mener ces travaux. Il pourra notamment s’appuyer sur la base de données ESG propriétaire de Candriam, constituée depuis 2006.