Marchés cotés ou privés : où est la vérité du prix ?

Publié le 25 octobre 2019 à 12h23    Mis à jour le 30 octobre 2019 à 16h50

Julien-Pierre Nouen

Il n'y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. Adam Neumann, le fondateur «gourou» de Wework, voulait changer le monde ; il se retrouve aujourd’hui écarté des commandes du groupe qu’il a créé. 1,7 milliard de dollars de compensation vont sans doute l’aider à amortir sa chute…

Fin août, l’introduction en Bourse devait valoriser le groupe 47 milliards de dollars. Six semaines plus tard, Softbank doit injecter 6,5 milliards dans une société qui n’en vaut plus que 8. Dur retour à la réalité provoqué par l’accueil glacial des gestionnaires de portefeuille pour la gouvernance baroque, la structure byzantine et le business-model hasardeux qu’ils ont découverts dans le document de référence.

Le non-coté est aujourd’hui paré de toutes les vertus aux dépens de marchés cotés jugés trop volatils, trop court-termistes ou trop exigeants en termes de reporting. Mais on voit pourtant que ce n’est que de la confrontation des opinions d’une multitude d’investisseurs qu’une certaine vérité du prix peut surgir. De levée de fonds en levée de fonds, tous les acteurs ont intérêt à faire progresser les valorisations. Seuls les marchés cotés, et la liquidité immédiate qu’ils assurent, permettent un réel travail de découverte du prix. Evidemment, le prix n’est pas la valeur et la Bourse a aussi connu ses bulles. Mais comme dans le conte «Les habits neufs de l’empereur» d’Andersen, il se trouve toujours quelqu’un pour dire à un moment que le roi est nu ou, en l’occurrence, que la licorne n’est qu’un âne affublé d’un postiche.

Julien-Pierre Nouen Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée ,  Lazard Freres Gestion

Julien-Pierre Nouen est directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Freres Gestion

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