Les chiffres d’activité chinois étaient très attendus. En effet, premier pays à confiner sa population, la Chine est aussi le premier pays à tenter de reprendre une activité normale. Et la route semble encore très longue. Ainsi, après des chiffres catastrophiques publiés en février (recul de 20,5 % sur un an des ventes de détail notamment), un rebond était attendu pour mars. C’est le cas dans les données d’activité industrielle, avec un recul modeste de la production sur un an, de 1,1 %. La situation est très différente côté services, la production reculant encore de 9,1 % sur un an. Et cela n’est pas surprenant ! En effet, on ne peut qu’être inquiet de l’évolution de la consommation des ménages au cours de ce mois de mars.

Les ventes de détail n’ont progressé d’un mois sur l’autre que de 0,24 %. Sur un an, c’est un recul de 15,8 %. Plus largement, au premier trimestre 2020, la consommation réelle par habitant se contracte de 12,5 % sur un an. Ceci s’explique par le confinement, mais aussi par une baisse sensible des revenus qui reculent de 3,9 %. Ainsi, alors que les autorités cherchent, depuis le début de la décennie, à faire reposer la dynamique de croissance sur les services et la consommation, elles vont être désormais confrontées à une nouvelle urgence : il ne s’agit plus d’annoncer un plan de relance fondé sur l’investissement en infrastructures mais plutôt de venir soutenir l’emploi et donc les revenus des ménages, par le biais du développement d’une politique sociale à la hauteur des enjeux. Certes, les autorités chinoises ont la capacité financière de le faire, mais c’est pour elles un domaine d’intervention encore inexploré. Le redémarrage pourrait s’en trouver ralenti.