L’urgence désormais est de conclure les discussions sur le Brexit entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. Les Britanniques quitteront l’UE à la fin du mois et, pour eux, l’absence d’accord pourrait être dévastatrice compte tenu du poids de l’Europe dans leur économie et dans leurs échanges. Ils passeraient spontanément d’une économie intégrée dans le marché unique à une économie ordinaire qui perdrait en compétitivité sur ses exportations et dont les importations coûteraient beaucoup plus chères. Une situation à laquelle les consommateurs se préparent. La forte hausse des ventes de détail en octobre alors que le moral des ménages est en berne, traduit certainement l’anticipation d’une issue qui ne sera pas favorable. Les particuliers stockent. Du côté des entreprises, l’incertitude est forte. Si les enquêtes, du type Markit, semblent très optimistes, le marché du travail est toujours très dégradé et très en retard par rapport aux pays de la zone euro. Les entreprises sont prudentes et ne veulent pas s’engager.

Les désaccords immédiats portent sur la pêche et les zones accessibles pour les bateaux européens et britanniques. Ils portent aussi sur les conditions de la concurrence pour éviter des distorsions entre l’UE et le Royaume-Uni.

Le risque est que, pour conclure rapidement un accord (la date limite étant le 10 décembre), un compromis bancal soit choisi. Ce serait une erreur car le rapport de force issu de l’accord entre les deux parties sera structurant et l’Europe doit veiller à sa propre unité.