Investissez dans l’orbite des banques centrales

Publié le 2 octobre 2020 à 15h48

Thierry Million

Les espoirs d’un retour rapide à la normalité d’un point de vue macroéconomique sont remis en cause par la résurgence du coronavirus. Aussi, l’attention des marchés se tourne à nouveau vers les banques centrales qui se préparent à repousser leurs limites pour contrecarrer tout affaiblissement conjoncturel.

La Fed a envoyé un signal fort en mettant en place le FAIT («Flexible Average Inflation Target»). Son but consiste à laisser «filer» l’inflation au-delà de 2 % en maintenant les taux le plus bas possible. De son côté, la Banque centrale d’Angleterre étudie la faisabilité de taux négatifs, car l’efficacité marginale de ses achats directs de titres tend désormais vers 0. La BCE, quant à elle, devra contrer l’inflation négative des prochains mois, accentuée par l’appréciation inopportune de l’euro. Une augmentation de 500 milliards d’euros du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) et des conditions de financement encore plus attractives pour les banques, voire une baisse du taux de dépôt au-delà de - 0,50 % sont les options les plus probables.

Cette générosité monétaire historique fait s’effondrer les taux d’intérêt quasiment partout. Si l’on recherche du rendement parmi les emprunts d’Etat de la zone euro, ceux émis par l’Italie, l’Espagne et le Portugal rapportent à 10 ans respectivement 1,40 %, 0,75 % et 0,80 % de plus que le Bund allemand. Comme la volatilité de ces titres est bornée par les achats quotidiens de la BCE, le ratio rendement/risque qui en découle rend ce type d’investissement incontournable dans un portefeuille obligataire.

Thierry Million Directeur de la gestion obligataire ,  Allianz Global Investors France

Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.

Chargement en cours...