La guerre contre l’inflation n’est peut-être pas encore gagnée

Publié le 14 décembre 2023 à 16h12

Thierry Million    Temps de lecture 2 minutes

En octobre, le taux à 10 ans de l’OAT française atteignait 3,60 %, un record depuis douze ans. Après quelques semaines, son rendement s’est effondré à 2,60 % sur la perception d’une inflation vaincue dans les pays développés. Ainsi, les marchés financiers anticipent une baisse des taux directeurs supérieure à 150pbs d’ici la fin de 2024, car le ralentissement économique actuel apaisera les tensions sur le marché du travail. Dans ce contexte propice à une accélération du nombre de faillites, on peut s’étonner de la performance remarquable des actions (+13 % depuis octobre) et des obligations d’entreprises. En réalité, les investisseurs espèrent que l’allégement des coûts de financement fera rapidement rebondir l’activité. Or, ce scénario optimiste pour 2024 va inévitablement être challengé, le risque de stagflation ne pouvant être écarté. En effet, une inflation résiliente de manière endogène ou une escalade géopolitique faisant s’envoler les prix de l’énergie pourrait plonger l’économie mondiale en récession. A nouveau confrontées à une inflation galopante, les banques centrales seraient alors prises au piège, face à l’impossibilité de réduire leurs taux pour soulager la conjoncture.

Thierry Million Directeur de la gestion obligataire ,  Allianz Global Investors France

Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.

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