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Interview - Félix Orsini, responsable de l'origination marchés de capitaux de dette pour le secteur public, Société Générale CIB

«Le passage du déficit public de la France sous le seuil de 3 % du PIB est un événement majeur pour les investisseurs.»

Publié le 30 mars 2018 à 18h41

Propos recueillis par Arnaud Lefebvre

La semaine dernière, l’Insee a indiqué que le déficit public français était tombé sous le seuil de 3 % du PIB en 2017 (2,6 %), une première depuis dix ans. Comment les marchés ont-ils accueilli la nouvelle ?

Le marché a peu réagi, comme en témoigne l’évolution de l’écart entre le taux français à 10 ans et celui allemand de même maturité. Alors que ce spread s’établissait à 23,2 points de base (pb) avant la publication de l’Insee, il est retombé à 22,7 pb le lendemain de cette dernière. Pour autant, ce relatif statu quo ne signifie pas que le passage du déficit public de la France sous le seuil de 3 % du PIB a laissé les investisseurs indifférents, bien au contraire ! Plusieurs d’entre eux avec lesquels nous avons discuté la semaine dernière ont en effet signalé qu’il s’agissait d’un événement majeur, venu confirmer le sentiment très positif qu’ils ont de la signature France depuis de nombreux mois.

 

Dès lors, pourquoi les taux français n’en ont pas davantage profité ?

Le recul de ce ratio ne fait que refléter l’amélioration graduelle de l’économie hexagonale, perceptible depuis plusieurs trimestres. En ce sens, les marchés l’avaient progressivement intégré, ce qui s’est déjà traduit par une diminution nette et continue du spread entre les dettes franco-allemandes à 10 ans. Il y a tout juste un an, celui-ci dépassait 62 pb, contre moins de 23 pb en fin de semaine dernière. Une grande partie du chemin avait donc déjà été réalisée.

Au-delà du spread entre les deux principaux pays de la zone euro, qui a poursuivi une tendance légèrement baissière, les...

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