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GESTION FINANCIÈRE

Rachat d’actions : pourquoi les entreprises en raffolent ?

Publié le 12 octobre 2023 à 12h25

Joffrey Marcellin    Temps de lecture 9 minutes

Plus de 27,2 milliards d'euros ont été consacrés au rachat de leurs propres actions par les entreprises en 2022. Un montant quasiment trois fois supérieur à celui enregistré cinq ans auparavant

Plus de 27,2 milliards d'euros ont été consacrés au rachat de leurs propres actions par les entreprises en 2022. Un montant quasiment trois fois supérieur à celui enregistré cinq ans auparavant (9,3 milliards en 2017). Mais également un record pour la France, qui pourrait être battu dès cette année, tant les annonces de nouveaux programmes s'enchaînent. Fin août, les entreprises du SBF 120 avaient déjà consacré 19,4 milliards d'euros au rachat d'actions.

Des chiffres qu'il convient néanmoins de relativiser selon les experts. « Certes, les montants nominaux des dividendes ont explosé ces dernières années, ce qui fait mécaniquement gonfler le volume des rachats d'actions, indique Cédric Richard, responsable corporate broking et syndication actions SECM chez Natixis CIB. Mais il faut bien avoir en tête que le rachat d'actions ne représente que 25 % de la distribution aux actionnaires en France, même si cette part est en hausse, pour 75 % de dividendes. A titre de comparaison, le rachat d'actions est largement majoritaire aux Etats-Unis, autour de 58 % pour seulement 42 % de dividendes. » Nous sommes donc encore loin du modèle américain, même si le mécanisme rencontré tout de même un certain succès. Et pour cause, le rachat d'actions s'avère particulièrement utile dans certaines situations.

Opérer un retour sur investissement au profit des actionnaires

Généralement, cela s’adresse aux sociétés qui ont un surplus de trésorerie et cherchent à le réemployer. « Les entreprises, à défaut de se lancer dans des opérations de croissances externes, elles se tournent logiquement, après avoir assuré un niveau de dividendes supérieur ou égale à l’année passée, vers le rachat d’actions", souligne Cyril Gérard, responsable du corporate brokerage chez Kepler Cheuvreux. C’est typiquement ce qu’a fait Total cette année. Avec à la clé plusieurs avantages. « D’une part, cela permet aux actionnaires qui souhaitent sortir de l’entreprise de le faire, tout en annulant leurs actions au bénéfice des actionnaires restants, explique Cédric Richard. D’autre part, l’entreprise peut réduire sa charge future de dividendes en conservant le même dividende par action. »

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