Alors que les initiatives d’ampleur en matière de cryptopaiements se multiplient aux Etats-Unis et en Chine, l’Europe se montre plus circonspecte. Le sujet divise les institutions et les établissements financiers européens, et les nombreuses initiatives privées se heurtent à de fortes disparités juridiques. Pour l’heure, le projet de règlement « MICA », censé fournir un cadre communautaire aux cryptoactifs, est attendu de pied ferme par les acteurs du secteur.
Certains signes ne trompent pas. Vendredi 23 avril, un peu plus d’une semaine après son introduction sur le Nasdaq, la plateforme californienne d’échange de cryptoactifs Coinbase affichait une capitalisation boursière de 60 milliards de dollars, en progression de 25 % sur la période. A elle seule, l’entreprise spécialisée dans la conversion, la conservation et le trading d’actifs numériques constitue l’incarnation parfaite du développement de la cryptoéconomie aux Etats-Unis, et, plus particulièrement, de celui de l’industrie des cryptopaiements, ces paiements réalisés grâce à la technologie blockchain.
Un développement qui, ces six derniers mois, a connu une accélération fulgurante, matérialisée par des initiatives d’envergure. Dernièrement, Visa a annoncé la mise en place prochaine d’un service de règlement en USD Coin, un stablecoin (ou cryptoactif stable) indexé au dollar. Paypal et American Express ont engagé, de leurs côtés, des partenariats avec les fintechs Paxos et FalconX qui leur permettront, dans un avenir proche, d’offrir à leurs millions de clients commerçants et particuliers des dispositifs de paiement en cryptoactifs. A l’autre bout de la chaîne, beaucoup d’entreprises américaines, à l’instar des géants Tesla, eBay, WeWork et Starbucks, se sont elles aussi converties aux cryptopaiements. « Quant aux institutions et régulateurs, ils s’empressent aujourd’hui d’emboîter le pas au secteur privé, indique Simon Polrot, président de l’Association française pour le...
