Attirées par le potentiel de la technologie, un nombre croissant de directions financières recourent à la blockchain. Les opérations concernées vont du financement au reporting financier, en passant par l’approvisionnement en matières premières. Mais la démarche, très nouvelle, se heurte encore à un manque de ressources techniques et humaines.
Début 2020, Axa Partners, une filiale d’Axa dédiée aux partenariats internationaux du groupe, a lancé une initiative pour le moins innovante. Afin d’optimiser le partage, l’authentification et la certification des données financières entre les différentes unités de l’entité, réparties dans 36 pays, sa direction financière a été la première, au sein d’un groupe du CAC 40, à déployer une solution collaborative construite sur une blockchain. Tout comme elle, plusieurs directions financières d’entreprises françaises ont développé pour la première fois, ces derniers mois, des projets en lien avec cette technologie de rupture qui s’apparente à un grand registre dématérialisé, transparent et infalsifiable. « Des chantiers sont lancés par des financiers dans des typologies d’entreprises diverses, qu’il s’agisse de sociétés cotées ou bien d’ETI et de PME non cotées », constate Pauline Adam-Kalfon, associée en charge de l’activité blockchain et crypto chez PwC France et Maghreb. Selon une étude réalisée cette année par le cabinet, un peu plus de 40 % des travaux conduits à ce jour par les entreprises tricolores autour des « chaînes de blocs » associent aujourd’hui étroitement leurs services finance ou bien concernent directement ces derniers. « Les projets portés par les fonctions finance des entreprises sont pour la plupart expérimentaux, mais il n’est plus rare de trouver des initiatives de plus grande ampleur qui ont atteint le stade de la mise en production », relève Hugo Saad, en charge de la filière Métiers du chiffre et du conseil chez Finance Innovation.
