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Le grand débat

Investir et délivrer de la performance en 2026, tenir la trajectoire 2050 : le défi des assureurs

Publié le 19 décembre 2025 à 10h00

Sandra Sebag    Temps de lecture 35 minutes

Sous l’effet combiné de la normalisation des taux, de la concentration des marchés et de l’émergence de nouveaux risques structurels, l’allocation d’actifs des compagnies d’assurance — stratégique comme tactique — entre dans une phase de mutation accélérée. Le nouveau cycle obligataire a conduit les assureurs à reconfigurer leur portefeuille considérant un allongement de la duration et une gestion plus active des books. Dans le non coté, après deux ans de pause, les assureurs réorganisent leurs portefeuilles, renforçant discipline, diversification et gestion de la liquidité. La réforme de Solvabilité 2 transforme également l’allocation. Mais le plus grand chantier est peut-être celui de la durabilité. Les assureurs doivent désormais intégrer des risques physiques, de transition, juridiques ou encore liés à la supply chain, encore très peu cadrés et largement sous-documentés. L’horizon d’analyse s’allonge à 20 ou 30 ans, imposant une nouvelle manière de modéliser, d’engager, de sélectionner et d’allouer.

Les intervenants :

  • Nicolas Boulet, membre du comité exécutif d’Allianz France et directeur des investissements
  • Xavier-André Audoli, directeur des gestions assurances & institutionnels d’Ostrum AM
  • Boutros Thiery, directeur des investissements de Mercer France
  • Nicolas Fournier, co-fondateur de Sequantis

Quel bilan tirez-vous des marchés financiers en 2025 et quelles sont vos perspectives pour 2026 ? Comment avez-vous fait évoluer en conséquence votre gestion d’actifs ?

Nicolas Boulet, membre du comité exécutif d’Allianz France et directeur des investissements : L’année 2025 a été très riche en événements politiques et géopolitiques, que ce soit aux Etats-Unis, en France ou en Allemagne. Il y a six mois, autour de la mi-avril – juste après le Liberation Day – le consensus était plutôt prudent sur la croissance mondiale. Finalement, l’économie s’est révélée plus résiliente qu’anticipé : d’après les travaux d’Allianz Research, la croissance mondiale devrait terminer autour de 2,7 %, un niveau supérieur à nos prévisions initiales.

Dans ce contexte, les marchés ont bien résisté. Les actions affichent encore des performances à deux chiffres sur la plupart des indices. Les taux d’intérêt sont restés relativement ancrés et le marché du crédit s’est bien comporté, avec des spreads qui ont continué de se resserrer. Si l’on se projette sur 2026, nous anticipons toujours une économie résiliente, mais avec un léger ralentissement : une croissance mondiale autour de 2,5 %, une croissance américaine sous les 2 %, et une croissance de la zone euro légèrement supérieure à 1 %. L’inflation, quant à elle, devrait rester autour de 2 % en zone euro, contre environ 3 % aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs un point de vigilance, notamment pour les taux américains.

En revanche, les taux européens nous paraissent bien ancrés, et il reste attractif d’allonger un peu la duration en zone euro, compte tenu de la pente de la courbe. Cela continue de constituer le cœur de...

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