Depuis plusieurs mois, les autorités chinoises multiplient les gestes d’ouverture à l’égard des asset managers étrangers. Ces derniers, attirés par un marché de l’épargne chinois en forte croissance, cherchent à se positionner, certains via des partenariats avec de grandes banques, d’autres de manière plus autonome. Mais face à un environnement encore non stabilisé, la prudence est de mise.
Rien, pas même une pandémie, ne semble ternir l’attrait du marché chinois de la gestion d’actifs aux yeux des asset managers occidentaux. A court terme d’abord, force est de constater que la tendance est restée porteuse malgré la crise. «Au premier trimestre, c’est-à-dire en plein confinement, la collecte des “mutual funds” chinois – les fonds ouverts accessibles aux particuliers – a augmenté de 10 %, alors que les marchés développés ont connu d’importantes sorties, signale Fabrice Chemouny, directeur de la région Asie-Pacifique chez Natixis IM. Cette décorrélation sur le plan commercial est une raison de plus pour un asset manager international de s’implanter en Chine.»
Plus structurellement, la croissance de ce marché, portée par sa centaine de millions de particuliers aisés («High Net Worth Individuals»), un taux d’épargne très élevé parmi les classes moyennes et le développement du marché de la retraite, devrait être peu sensible au ralentissement consécutif à la crise sanitaire. Estimés fin 2018 à quelque 117 000 milliards de yuans (près de 15 000 milliards d’euros), les encours sous gestion devraient en effet connaître une croissance de 15 % par an jusqu’en 2023 et de 12 % entre 2023 et 2028 selon les estimations de Roland Berger. Un rythme beaucoup plus soutenu que dans les marchés américains et européens. «En Chine, le marché de l’asset management représente à ce jour environ 100 % du PIB, contre 170 % aux Etats-Unis : la marge de progression est donc très importante,...
