La crise sanitaire n’a pas enrayé l’ascension des ETF, dont la collecte en Europe a retrouvé des niveaux records l’année dernière. Alors que les investisseurs ont opéré un retour progressif vers les actifs à risque, l’année 2020 a aussi confirmé le tournant « durable » pris par les ETF. Un changement qui modifie la façon dont les institutionnels utilisent ces instruments.
Malgré le contexte de crise sanitaire, les ETF ont franchi l’année dernière la barre symbolique des 1 000 milliards d’euros d’encours sous gestion en Europe, les souscriptions nettes ayant atteint cette année encore un niveau historique sur la zone. « En 2020, les ETF en Europe ont attiré 102,7 milliards d’euros. C’est la deuxième année consécutive que la collecte nette est supérieure à 100 milliards d’euros », précise Isabelle Bourcier, responsable des gestions quantitative et indicielle chez BNP Paribas Asset Management. Au niveau mondial aussi, un nouveau record a été enregistré. « La collecte dans les ETP – à savoir les ETF auxquels on ajoute les véhicules spécialisés dans les matières premières – est ressortie à 756 milliards de dollars, dépassant le précédent record en 2017 de 660 milliards de dollars de flux nets positifs », indique Arnaud Gihan, responsable du développement de l’activité iShares en France. Dans le détail par classe d’actifs, sur l’ensemble des flux mondiaux, les actions ont fait mieux que les obligations, avec 410 milliards d’euros de flux nets pour les premières et 257 milliards de dollars, pour les secondes, tandis que les matières premières ont culminé l’an dernier à 64 milliards de dollars de collecte nette, dont 45 milliards rien que pour l’or, selon les données d’iShares. Une répartition semblable à celle de l’Europe, où les actions ont remporté davantage de suffrages avec 54 % de la collecte, contre 32 % pour les obligations et 14 % pour les matières premières.
