Les investisseurs institutionnels français prennent de plus en plus conscience des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs placements. La proximité de la COP 21 n’est pas étrangère à ce phénomène qui s’explique également par des aspects réglementaires.
La COP 21 a-t-elle une influence sur l’engagement des investisseurs institutionnels français en matière d’ISR ?
Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice générale de Novethic : Dans le cadre de notre cinquième étude sur l’ISR européen pour laquelle nous avons interrogé 181 acteurs représentant 7 367 milliards d’euros d’actifs sous gestion, 70 % des institutionnels français ont déclaré accorder une forte priorité au climat aujourd’hui. Nous constatons une réelle prise de conscience sur ce sujet qui s’est fortement accélérée à mesure que la date de la 21e Conférence des Nations unies sur le Climat (COP 21) se rapproche. Cette prise de conscience doit néanmoins encore se traduire dans la gestion, mais nous sommes aujourd’hui surpris de constater que des débats sont d’ores et déjà engagés au sein des directions des investissements et même des comités exécutifs en France.
Si la COP 21 a favorisé ces discussions, tout comme les scandales environnementaux liés à BP ou même plus récemment à Volkswagen, l’article 173 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, votée en août dernier, a aussi fortement incité les investisseurs à se pencher sur cette question. Ils vont en effet devoir effectuer, dès 2016 si les décrets d’application sont publiés d’ici là, un reporting environnemental de leur portefeuille financier et surtout indiquer l’empreinte carbone de leurs placements.
Les investisseurs ont-ils dans ce cadre réorienté leurs investissements pour davantage prendre en compte l’environnement ?
Anne-Catherine Husson-Traoré : Nous avons été frappés de constater cette année un important déploiement des politiques d’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans toutes...
