Le mécénat est souvent associé au don d’argent. Mais il peut aussi consister, pour une entreprise, à mettre à disposition des associations le temps et les savoir-faire de ses collaborateurs. Certaines sociétés de gestion développent ainsi des dispositifs de mécénat de compétences, pour réancrer leur métier de chiffres dans le concret. Une démarche plus difficile qu’il n’y paraît.
C’était un après-midi d’avril, au cœur des vacances de printemps parisiennes. Profitant d’une accalmie dans son agenda quotidien, Anne-Laure Gelot, directrice marketing produits et service clients de La Financière de l’Echiquier, avait troqué son bureau de l’avenue d’Iéna pour les locaux de l’association Sport dans la Ville. Elle venait faire passer des simulations d’entretiens d’embauche à quatre jeunes épaulés par l’ONG. «Ils étaient visiblement terrorisés. J’ai cherché à leur faire profiter de mon expérience et de mes conseils, avec bienveillance mais aussi avec franchise», témoigne-t-elle. Une démarche associative personnelle menée sur son temps libre ? Non : Anne-Laure Gelot était en mission dans le cadre du dispositif de mécénat de compétences mis en place depuis 2012 par La Financière de l’Echiquier (récompensée lors des Trophées de l’Asset Management d’Option Finance en 2017 pour sa démarche philanthropique). Un quota de cinq jours par an que les collaborateurs utilisent pour donner des «coups de pouce» à des associations soutenues par ailleurs financièrement par la fondation de la société de gestion.
La suite logique du don d’argent
La Financière de l’Echiquier n’est pas une exception dans le monde de la gestion d’actifs en France.
«Quand on manie les chiffres et les concepts, on ressent le besoin de revenir à des choses concrètes, au sens des réalités. Cela explique la forte demande d’acteurs comme les sociétés de gestion», analyse Jean-Michel Pasquier, fondateur de Koeo, une structure de conseil qui accompagne les démarches de mécénat de compétences. Chez Tikehau Capital, par exemple, les...
