2024, le retour des baisses de taux ?

Publié le 8 décembre 2023 à 18h24    Mis à jour le 9 février 2024 à 18h38

Sebastian Paris Horvitz    Temps de lecture 2 minutes

S’est installée récemment, à une vitesse surprenante, la conviction selon laquelle 2024 serait le théâtre de baisses plus rapides et plus fortes qu’anticipé des taux directeurs des banques centrales. Le marché vise ainsi désormais une baisse de 100 pb d’ici l’automne (contre maximum 30 pb envisagés il y a deux mois) avec un démarrage dès le 1er trimestre 2024 (contre le printemps auparavant).

Pourquoi ce changement ? L’explication la plus triviale réside dans l’inflation. Les chiffres des derniers mois pour la zone euro ayant été plus favorables qu’attendu avec une inflation totale en novembre à son plus bas depuis juillet 2021.

Au-delà de cela, la croissance en zone euro est également plus faible qu’anticipé et stagne, contribuant à cette désinflation. Ainsi, si les banquiers centraux répètent qu’il faut conserver des taux élevés, le discours s’adoucit, à l’image du gouverneur de la Banque de France qui a lui-même évoqué d’éventuelles baisses de taux en 2024. Quant aux Etats-Unis, si la résilience de la croissance jusqu’ici pouvait amener à plus de prudence, le marché s’est là aussi convaincu que l’inflation baissera plus vite et forcera la Fed à agir.

Il est évidemment possible que les marchés exagèrent, comme souvent. Mais, même si les incertitudes sont nombreuses pour 2024, la forte probabilité d’une croissance médiocre en début d’année et la poursuite du recul de l’inflation devraient effectivement pousser les banquiers centraux à assouplir leur politique monétaire. Et, dans ce cas, la BCE pourrait être la première à dégainer.

Sebastian Paris Horvitz Directeur de la recherche ,  La Banque Postale Asset Management

Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez La Banque Postale Asset Management

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