Cette fois-ci, c’est différent…

Publié le 29 septembre 2023 à 16h05

Sebastian Paris Horvitz    Temps de lecture 2 minutes

Sur les marchés financiers, un phénomène mal compris et qui semble s’écarter des évolutions passées se voit souvent justifié par une expression, en général fausse : « Cette fois-ci, c’est différent. » Aujourd’hui, des deux côtés de l’Atlantique, domine l’idée que le cycle économique très particulier que nous connaissons sera donc différent de ceux du passé.

Aux Etats-Unis notamment, on espère que les excès connus ces dernières années, résultant dans un réveil de l’inflation, pourraient se résorber sans trop de douleur et que le fort resserrement de la politique monétaire permettra de réduire les pressions inflationnistes sans trop affecter la croissance.

Les prévisions présentées par la Fed le 20 septembre dernier semblaient d’ailleurs valider l’idée d’un ajustement indolore. La croissance décélérerait un peu en 2024 et le marché de l’emploi se dégraderait de manière minime, avec un taux de chômage limité à 4,1 % (on parle de plein-emploi à 4 %). Des taux directeurs au-dessus de 5 % durant toute l’année 2024 seraient ainsi la potion magique pour réussir cet atterrissage doux pour l’économie.

Pourtant, si l’on regarde en arrière, que ce soit dans la vingtaine de cycles traversés depuis début 1900 ou au cours des huit cycles comptabilisés depuis l’abandon de l’étalon-or dans les années 1970, jamais les phases de contraction n’ont évité une détérioration forte du marché de l’emploi et une contraction des profits des entreprises.

Les trimestres à venir nous diront s’il n’était pas trop optimiste de croire que, cette fois-ci, ce serait différent.

Sebastian Paris Horvitz Directeur de la recherche ,  La Banque Postale Asset Management

Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez La Banque Postale Asset Management

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