Le paradoxe des individus heureux réside dans leur tendance à verser dans le pessimisme. Les Français sont parfois, hélas, des exemples extrêmes, souvent beaux derniers des sondages portant sur leurs perspectives d’avenir mais reconnus à l’étranger, voire enviés, pour leur art de vivre et leur politique familiale. La natalité, là où elle est voulue, n’est-elle pas un indicateur du plaisir de vivre ?

Hélas, la déprime n’est pas bonne conseillère dans un environnement concurrentiel. La France souffre d’obstacles nombreux en matière de compétitivité mais le pessimisme n’est pas là pour aider à trouver le remède. Et si l’optimisme et la méthode Coué ont leurs limites, une dose de réalisme s’impose d’urgence.

Même si les problèmes d’excès d’endettement public restent préoccupants, les chiffres macroéconomiques du dernier trimestre sont une jauge de l’erreur d’appréciation auquel le biais négatif peut conduire. Et microéconomiquement, les profits des entreprises du CAC 40 ont dépassé leurs niveaux d’avant crise. Heureux d’ailleurs sont les investisseurs qui ont pris le contre-pied des excès d’inquiétude.

Autre facteur favorable, les entreprises n’ont jamais été aussi prisées des citoyens et de leurs élus. C’est indubitablement une amélioration très favorable au développement des affaires et des emplois, comme l’ont bien compris, tard sans doute, nos gouvernants actuels. Il avait fallu trois ans au premier gouvernement Mitterrand pour appeler Bérégovoy aux Finances. Dans un sondage récent, les enseignants exprimaient à plus des deux tiers leur souhait de mieux connaître les entreprises et de les faire connaître aux collégiens. Gageons que la France, après avoir été moins touchée par ces longues années de crise et qui sort, comme à l’habitude, plus tard que ses voisins, saura repartir du bon pied.