Pourquoi certains actifs sont-ils insensibles à la hausse des taux ?

Publié le 10 mars 2023 à 10h00

Thierry Million    Temps de lecture 2 minutes

Les taux Fed Funds et de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE) pourraient bientôt atteindre respectivement 5,5 % et 4 %, niveaux impensables il y a encore quelques semaines. Contre toute attente, les actions et les obligations d’entreprises résistent. Après une chute de 24 %, l’indice Euro Stoxx 50 a effacé ses pertes pour retrouver son cours de janvier 2022. Il en est de même pour les spreads de crédit, aujourd’hui aussi comprimés qu’ils l’étaient avant la guerre en Ukraine. Parmi les principaux facteurs à l’origine de cette relative insensibilité, on trouve une prime de risque de 6 % sur les actions, nettement supérieure aux taux de la BCE anticipés. De plus, les actions sont naturellement un actif réel, les revenus et dividendes étant, à long terme, indexés sur l’inflation. Le stress sur les spreads obligataires n’apparaît pas, car les entreprises ont emprunté massivement à des taux dérisoires, voire négatifs. Ainsi, la charge d’intérêt ne représente plus que 5 % des cash-flows opérationnels, contre 15 % il y a quinze ans. S’y ajoutent des liquidités en excédent, de 4 000 milliards d’euros injectés par la BCE, qui cherchent à s’investir. Cependant, la prudence s’impose, car si le resserrement monétaire engendre une forte récession, ces facteurs de soutien seront insuffisants.

Thierry Million Directeur de la gestion obligataire ,  Allianz Global Investors France

Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.

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