Tirer profit de l’IA pour bénéficier de marges robustes

Publié le 12 mars 2024 à 16h21

Laurent Denize    Temps de lecture 2 minutes

Il est judicieux de se concentrer sur les secteurs tirant avantage de l’IA, en donnant la priorité aux solutions logicielles plutôt qu’aux semi-conducteurs, et en préférant les « AI enablers » aux simples « AI adopters

Malgré une saison de résultats décevante en Europe, les marges nettes des entreprises restent élevées grâce, entre autres, à l’écart de duration entre leur actif et leur passif obligataire. En effet, la dette ayant une maturité plus longue que les actifs, les sociétés ont vu le rendement de leurs actifs plus que compenser la hausse du coût de la dette, l’inversion de la courbe des taux continuant ainsi de générer des flux financiers positifs.

Les performances actuelles des entreprises indiquent toutefois un ralentissement modéré des marges, avec une stabilité plutôt qu’une augmentation, soulignant l’importance d’analyser les différences entre chaque secteur. Les gains de productivité, particulièrement ceux apportés par l’IA, seront cruciaux pour maintenir des marges élevées, notamment dans un contexte de désinflation qui est un moteur de réduction des marges. Une analyse fondamentale approfondie s’impose donc afin de privilégier les sociétés qui vont les mieux profiter du cycle.

Il est judicieux de se concentrer sur les secteurs tirant avantage de l’IA, en donnant la priorité aux solutions logicielles plutôt qu’aux semi-conducteurs, et en préférant les « AI enablers » aux simples « AI adopters. » De plus, investir dans les grandes capitalisations, particulièrement aux Etats-Unis plutôt qu’en Europe ou dans les marchés émergents, peut s’avérer intéressant. Dans le choix sectoriel, orienter les investissements vers des entreprises capables d’appliquer des augmentations de prix indépendantes des fluctuations du marché, comme le secteur du luxe, avec une attention spéciale pour le segment haut de gamme, pourrait être stratégique.

La réglementation est également à surveiller pour son impact sur les marges. Il est préférable d’éviter les secteurs trop exposés à l’intervention gouvernementale, tels que les télécoms, les services aux collectivités, ou même le segment bancaire.

Laurent Denize Co-CIO ,  ODDO BHF Asset Management

Laurent Denize est co-CIO chez ODDO BHF Asset Management.

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