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Grand Débat Low Carbon

La finance accentue sa mobilisation

Publié le 25 juin 2021 à 12h25

Propos recueillis par Sandra Sebag

La réglementation, la pression de l’opinion publique, les besoins des clients qu’ils soient des particuliers ou des investisseurs institutionnels, le risque de réputation … tout converge pour imposer des modèles de développement économiques moins intensifs en carbone. Et en la matière, le secteur de la finance n’est pas en reste. Différentes initiatives ont été prises par les investisseurs institutionnels - des compagnies d’assurances et des banques - et les gérants afin d’accompagner les entreprises. Ces derniers jouent un rôle d’aiguillon auprès des émetteurs afin de les inciter à prendre en compte la lutte contre le réchauffement. Ce rôle n’est pas seulement négatif : il s’agit de ne pas pénaliser les agents qui émettent le plus de carbone, mais plutôt d’apporter des financements aux entreprises qui offrent des solutions nouvelles et à celles qui souhaitent changer. Pour y parvenir, les méthodes employées par les gérants comme les investisseurs institutionnels sont en train d’évoluer d’une obligation de moyens vers une obligation de résultats. La rédaction du magazine Option Finance a réuni dans ce Grand Débat, des gérants et des spécialistes du climat et des données de marché pour faire le point sur ces évolutions.

Les économies se sont engagées dans la voie de la décarbonation. Elles s’appuient en Europe sur une réglementation qui joue un rôle moteur dans la transition. Comment celle-ci intervient-elle ?

Sophie Rahm, responsable des solutions ESG chez Aviva Investors : Il existe un grand nombre de textes, à la fois au niveau européen et au niveau national, qui accompagnent le secteur financier, et par ricochet tous les autres, dans la décarbonation de l’économie. Au niveau européen d’abord, nous sommes tous mobilisés sur le sujet du règlement SFDR. Depuis le 10 mars, nous devons classer l’ensemble de nos produits dans différentes catégories : ceux qui n’intègrent pas les considérations ESG dans leur gestion (les produits dits article 6), ceux qui font la promotion de caractéristiques environnementales ou sociales sous condition de bonne gouvernance (les produits dits article 8) et enfin les fonds à impact ou thématiques qui se donnent un objectif d’investissement durable (les produits dits article 9). La prochaine étape interviendra l’an prochain et concernera, notamment, la prise en compte des principales incidences négatives (PAI, « principal adverse impacts » en anglais) au niveau de l’entité via la publication d’une batterie d’indicateurs ESG, ainsi que de toute une partie documentaire propre aux fonds catégorisés article 8 et article 9. Nous pouvons également citer parmi les textes structurants la taxonomie européenne des activités vertes. Cette dernière va nous imposer de déclarer dans quelle mesure les sociétés sélectionnées en portefeuille contribuent, à travers les produits et les services qu’elles offrent,...

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