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Grand Débat fonds technologiques

Une thématique qui s’européanise et devient durable

Publié le 19 février 2021 à 17h17

Propos recueillis par Sandra Sebag

Véritable fer de lance des marchés financiers depuis plusieurs années, la thématique des nouvelles technologies sort encore grandie de la crise sanitaire. Les valeurs technologiques occupent ainsi maintenant une place prédominante dans les grands indices internationaux et les grandes places financières que sont les Etats-Unis et la Chine. L’Europe n’est pas en reste et a accéléré ces derniers mois en termes d’investissement, d’introduction en bourse et dispose d’un écosystème qui gagne en maturité. Cette dernière a d’ailleurs une carte à jouer par rapport aux grands blocs technologiques établis : la responsabilité. En effet, les gérants européens savent comment intégrer les problématiques extra-financières et tentent d’instaurer un dialogue à ce sujet avec le management, même si celui-ci semble pour l’heure peu réceptif en particulier du côté des GAFA. Il n’en demeure pas moins qu’à terme la thématique devrait davantage s’ouvrir aux valeurs européennes et intégrer les notions de durabilité et d’impact. Une évolution à laquelle les participants au Grand Débat veulent contribuer.

Que représentent les nouvelles technologies dans nos économies ?

Jean-Christophe Liaubet, managing partner chez Fabernovel : Nous assistons ces dernières années à une explosion de la classe d’actifs « technologie » qui s’illustre par l’envolée des cours de bourse des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon). Si l’on considère les 10 plus grandes capitalisations mondiales, parmi celles-ci, 8 sont des groupes spécialisés sur la tech. La capitalisation des GAFA représente presque trois fois celle du CAC 40, quant à la seule capitalisation d’Apple, elle représente l’intégralité de celle du CAC 40 ! Ces chiffres montrent à quel point ces valeurs sont recherchées. Elles bénéficient d’une prime de valorisation. A ce titre, les GAFA en valeur médiane représentent 27 fois leur coût d’exploitation alors qu’un titre médian en Europe se situe entre 13 et 15 fois. Cette différence s’explique par la croissance de ces groupes dans un monde qui manque sérieusement de repères. Il est en effet de plus en plus difficile d’évaluer les valeurs traditionnelles à plus de trois ans. Par ailleurs, les GAFA reposent sur des modèles « plateformisés » souvent protéiformes et avec un grand nombre d’utilisateurs, ils disposent ainsi d’options multiples pour se développer. Amazon, qui avec 56 fois son Ebit, est l’une des sociétés les mieux valorisées, intervient dans différentes branches d’activités : au-delà du e-commerce, l’entreprise se développe aussi dans le cloud et possède des perspectives de croissance dans d’autres secteurs (logistique, divertissement, services financiers, santé…).

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