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Euro-PP

L’«affaire William Saurin» jette un froid sur le marché

Publié le 24 mars 2017 à 10h18    Mis à jour le 24 mars 2017 à 17h41

Arnaud Lefebvre

Démasquée fin 2016 pour avoir maquillé ses comptes, la Financière Turenne Lafayette, propriétaire des marques William Saurin et Madrange, avait réalisé un Euro-PP en 2014. Inquiets de ces révélations, les investisseurs prévoient de renforcer leurs exigences vis-à-vis des émetteurs.

La révélation fin décembre 2016 du maquillage de ses comptes par la Financière Turenne Lafayette (FTL), deux semaines après le décès de son actionnaire unique Monique Piffaut, conserve, pour les opérateurs du marché français des placements privés, un goût bien indigeste. Et pour cause : cette holding, propriétaire des célèbres marques William Saurin, Garbit, Madrange ou encore Paul Prédault, avait émis en 2014 un Euro-PP de 80 millions d’euros, qui avait notamment été souscrit par le fonds de place Novo 1. «Dès le lancement du marché Euro-PP en 2012, l’ensemble des acteurs redoutaient le premier couac, témoigne un banquier. Nous y voilà confrontés…»

Une prise de conscience pour les institutionnels

A ce jour, les dommages pour les créanciers restent limités. L’émetteur ayant été sauvé en début d’année grâce à l’apport de capitaux par l’Etat et par des banques, aucun défaut sur la dette, total comme partiel, n’a encore été annoncé. Seul le paiement des coupons a été interrompu, une mesure qui pourrait se prolonger, a minima, jusqu’à la fin de l’année. Pour autant, cette affaire a déclenché une véritable onde de choc. «Les institutionnels, qui représentent une grande partie de la base des investisseurs Euro-PP, sont habitués à acheter des titres obligataires réputés comme étant “sûrs”, comme par exemple les emprunts souverains et les obligations d’émetteurs investment grade, explique l’un d’eux. De ce fait, ils n’ont pas toujours à l’esprit le risque de pertes en capital auquel ils s’exposent dans la mesure où ils[RL1] . Avec FTL, certains en ont brutalement pris conscience.»

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