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Droit boursier

Ubisoft ou l’exercice périlleux des stock-options

Publié le 6 janvier 2017 à 11h28    Mis à jour le 6 janvier 2017 à 16h40

Olivia Dufour

La commission des sanctions de l’AMF a prononcé en décembre des amendes exemplaires contre plusieurs dirigeants d’Ubisoft accusés d’avoir exercé leurs stock-options alors qu’ils détenaient une information privilégiée sur le retard d’un jeu vidéo très attendu.

Le scénario de l’affaire Ubisoft ressemble à s’y méprendre à celui de l’affaire EADS : les dirigeants d’un groupe coté se voient reprocher d’avoir exercé leurs stock-options alors qu’un retard de production, connu d’eux seuls, risquait de faire chuter le cours. A ceci près que dans l’affaire EADS, tous les mis en cause ont été innocentés, tandis que pour les dirigeants d’Ubisoft, en revanche, l’affaire s’est beaucoup moins bien terminée.

Tout commence le 4 juin 2012, lorsque le créateur de jeux vidéo inscrit depuis 2009 au compartiment A d’Euronext annonce la sortie courant 2013 d’un nouveau jeu nommé Watch Dogs. Férus de jeux électroniques et analystes applaudissent, c’est une bonne nouvelle qui devrait doper les ventes de fin d’année, période durant laquelle ce type de société réalise 60 à 70 % de son chiffre d’affaires. D’ailleurs, le cours d’Ubisoft grimpe suite à cette annonce. Las ! Durant l’été 2013, les ingénieurs d’Ubisoft commencent à se demander si le jeu pourra vraiment sortir avant Noël. Finalement, le 15 octobre, après la fermeture de la Bourse, le groupe informe le marché par communiqué que le jeu ne sortira que l’année suivante. Dans le même temps, il révise ses prévisions de chiffre d’affaires à 995-1 045 millions d’euros contre 1 420-1 450 millions prévus initialement pour un résultat opérationnel compris entre - 72 et - 40 millions d’euros et non plus 110 à 125 millions d’euros. Le lendemain, le cours chute de 26 %.

Des amendes allant jusqu’à 700 000 euros

L’AMF de son côté décide d’observer d’un...

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