Quand la Commission des sanctions prend le soin d’annoncer la mise en ligne d’une décision de sanction sur son site via communiqué de presse, le fait est suffisamment rare pour inciter à y regarder de plus près. Pour Air France l’exercice 2010-2011 (clôture au 31 mars) fut une période noire : éruption d’un volcan en Islande, chutes de neige inédites à Paris, printemps arabe, tsunami au Japon, grèves. Malgré tout, dans un communiqué du 17 novembre 2010, le groupe annonce un objectif de résultat d’exploitation de 300 millions d’euros. Las ! Le 9 février 2011, à l’occasion de la publication des résultats du 3e trimestre, le groupe annonce que le résultat d’exploitation reste positif mais sera inférieur à 300 millions. Le 19 mai, Air France annonce finalement un résultat d’exploitation annuel de 122 millions d’euros. Au même moment, l’AMF ouvre une enquête sur l’information financière du groupe à compter du 31 mars 2010. Deux ans plus tard, la société et son directeur général sont renvoyés devant la Commission des sanctions pour s’expliquer sur quatre griefs dont deux sont particulièrement intéressants. Le premier reproche à la société d’avoir fourni aux analystes des informations supplémentaires à celles délivrées au public.«Les services de l’AMF sont attentifs à ce sujet en ce moment. C’est un grief en effet qui a valu une sanction à Faurecia en décembre dernier, la société n’étant pas en mesure de d...