Comme attendu par les investisseurs, la BCE a annoncé jeudi dernier une extension de son programme de rachat d’actifs d’urgence, dit PEPP. Selon les économistes, les injections de liquidités massives qui en découlent devraient contribuer notamment à maintenir une pression baissière sur les taux d’intérêt.
Jusqu’où la Banque centrale européenne (BCE) ira-t-elle en matière d’assouplissement de sa politique monétaire ? Comme elle l’avait déjà fait lors des deux précédentes réunions du Conseil des gouverneurs du 12 mars et du 30 avril, l’institution de Francfort a annoncé jeudi dernier une nouvelle série de mesures accommodantes. Initialement doté d’une enveloppe de 750 milliards d’euros, le programme d’achat d’urgence lancé mi-mars (Pandemic Emergency Purchase Programme, ou PEPP) a ainsi vu sa taille relevée de 600 milliards d’euros, à 1 350 milliards d’euros. Alors que les rachats de titres réalisés par l’Eurosystème dans le cadre de ce dispositif devaient être opérés au moins jusqu’à la fin de l’année, cet horizon a été étendu à juin 2021, au plus tôt. «En tenant compte à la fois du programme d’achats de titres (APP) communément appelé QE (environ 20 milliards de rachats nets par mois), de l’enveloppe complémentaire de 120 milliards d’euros annoncée en mars et à mobiliser d’ici à décembre, et du PEPP, l’Eurosystème va acheter aux alentours de 120 milliards d’euros d’actifs chaque mois pendant encore un an, calcule Bastien Drut, stratégiste chez CPR AM. C’est tout simplement colossal !» L’intervention de l’institution monétaire sera même encore plus massive, puisque sa présidente, Christine Lagarde, s’est également engagée à réinvestir jusqu’à fin 2022 les sommes correspondant au remboursement des obligations acquises dans le cadre du PEPP et arrivées à échéance. Une démarche déjà appliquée avec l’APP.