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Interview - Joël Prohin, directeur du département de la gestion des placements de la Caisse des Dépôts (CDC) au sein de la direction des gestions d’actifs et  Harold d’Hauteville, head of infrastructure equity Europe de DWS

Actifs non cotés : vers une reprise des levées et des investissements en 2024 ?

Publié le 26 janvier 2024 à 11h58

Sandra Sebag    Temps de lecture 15 minutes

Entretien croisé entre Joël Prohin, directeur du département de la gestion des placements de la Caisse des Dépôts (CDC) au sein de la direction des gestions d’actifs et Harold d’Hauteville,  head of infrastructure equity Europe de DWS. 2023 a été une année compliquée pour les actifs non cotés. Les levées de fonds ont régressé car les investisseurs attendaient une correction des valorisations qui a tardé à se matérialiser. La baisse des investissements s’est accompagnée d’une réallocation entre les différents segments des actifs privés. La CDC a ainsi maintenu son programme d’investissement, tout en l’adaptant. Celle-ci a par exemple réduit ses flux dans l’immobilier et a été en revanche très présente sur les forêts. Les gérants se sont aussi adaptés au nouveau contexte en diversifiant notamment leur clientèle. Pour 2024, si de nouvelles corrections sont attendues, les spécialistes s’attendent aussi à un redémarrage des levées de fonds et des investissements.

Joël Prohin (gauche) est directeur du département de la gestion des placements de la Caisse des Dépôts (CDC) au sein de la direction des gestions d’actifs. Harold d’Hauteville (droite) est head of infrastructure equity Europe de DWS.

2023 a été une année compliquée pour les actifs non cotés. Pouvez-vous donner des indications sur les levées de fonds, les rendements proposés et les investissements réalisés ?

Joël Prohin : En 2022, nous avons connu une année de forte baisse sur les taux et les actions de l’ordre de – 15 %, tandis qu’en 2023 nous avons assisté à un rebond, les actions finissant l’année sur une note très positive. Sur les actifs non cotés, le mouvement a été inverse. En 2022, nous avions pu constater une bonne tenue des valorisations, alors qu’elles ont commencé à corriger en 2023. Les actifs non cotés réagissent en effet avec retard par rapport aux mouvements enregistrés sur les marchés cotés. 

Dans le capital investissement, les valorisations n’ont pas beaucoup baissé, certaines sont même restées stables voire ont même légèrement progressé. 

De son côté, la dette a été impactée l’an dernier, mais les mouvements les plus importants concernent l’immobilier sur la fin de l’année 2023 en matière de volumes et de valeurs d’expertise. Le nombre de transactions immobilières s’est effondré dans certains segments, même si la politique volontariste de la CDC nous a conduits à réaliser quelques belles opérations bien placées pour le bureau notamment. L’année a été aussi compliquée en raison de la forte baisse des opérations de fusions et acquisitions. Les levées de fonds ont ainsi commencé à être difficiles dans leur ensemble, même si certains acteurs, notamment les plus gros, ont été très peu impactés. 

Il convient aussi en la matière de prendre du recul : lors de la période faste où les taux...

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