Si la grande majorité des institutionnels sont exposés aux produits dérivés, seuls les plus importants acteurs en achètent directement sur les marchés. Ces outils de gestion complexes peuvent néanmoins se révéler intéressants dans le cadre d’une politique de gestion des risques.
Depuis la crise, l’utilisation des dérivés est devenue taboue pour la plupart des mutuelles et des assureurs. Les conseils d’administration ont même généralement banni les dérivés de crédit ou CDS (Credit Default Swaps) des plans d’allocation d’actifs. «Le terme “dérivé” lui-même est toujours aujourd’hui connoté risque et spéculation, en particulier au sein de nombre d’institutions paritaires et d’organismes mutualistes, indique Olivier Jéséquel, directeur chez bfinance. Leur désignation réglementaire comme instrument financier à terme l’est en revanche déjà moins.» Ce marché, qui recouvre un large choix d’outils (options, futures, swaps…), dont la valeur dépend de celle d’un actif sous-jacent (actions, obligations, devises…), semble pourtant largement utilisé par les investisseurs. Pour preuve, selon les derniers chiffres compilés par la Banque des règlements internationaux, le montant des dérivés négociés de gré à gré s’élevait à 632 579 milliards de dollars fin 2012, soit sept fois le PIB mondial !
Une exposition importante à travers la gestion déléguée
Ce paradoxe s’explique en France par le fait que la grande majorité des institutionnels n’investit pas en direct dans des dérivés, mais y est tout de même largement exposée à travers la gestion déléguée. Les gestionnaires externes auxquels ils confient une grande partie de leur gestion intègrent quant à eux des instruments dérivés. Si les institutionnels choisissent d’être exposés indirectement à ces produits, c’est que, bien souvent, compte tenu de leurs contraintes...