Economie parmi les plus exportatrices au monde, le Japon ne devrait pas sortir indemne de la hausse des droits de douane imposée par la nouvelle administration américaine. Cependant, le mouvement de retour à l’actionnaire engagé par les entreprises nippones depuis quelques années s’amplifie, créant un environnement favorable à moyen terme.
Quelques semaines après l’annonce, par les Etats-Unis, de droits de douane prohibitifs à l’encontre de leurs partenaires commerciaux, puis de l’ouverture de négociations avec les pays concernés en vue de les atténuer, les différentes places boursières semblent s’apaiser. Après plusieurs séances marquées par une volatilité exceptionnelle, le soufflé commence à retomber et les investisseurs font leurs comptes. Au Japon, où le marché avait progressé de 20 % en 2024, après +28 % en 2023, le TOPIX a enregistré une chute de plus de 20 % en quelques séances les jours qui ont suivi le 2 avril, avant de se reprendre pour afficher aujourd’hui une stabilité depuis le début de l’année (-0,52 %). Une absence de direction qui semble bien refléter, selon les professionnels, les vents contraires qui soufflent sur le pays.
Parmi les principaux exportateurs mondiaux
D’une part, en effet, l’économie japonaise, qui figure parmi les économies les plus exportatrices du monde et à laquelle vont s’appliquer à ce stade 24 % supplémentaires de droits de douane, devrait selon toute vraisemblance souffrir de la nouvelle donne commerciale et du ralentissement de la croissance mondiale. « Le Japon est un marché très exposé à l’économie mondiale, plutôt qu’à son économie domestique, souligne Guy de Tonquedec, gérant d’actions japonaises chez Lazard Frères Gestion. Les profits des entreprises japonaises amplifient les cycles économiques globaux, même si ce phénomène a tendance à baisser car les entreprises ont travaillé ces dernières années à produire plus localement. Donc, incontestablement, ce marché connaîtra des problèmes s’il y a un gros ralentissement mondial. »