Le Brexit soulève des interrogations sur le projet de fusion des Bourses allemande et britannique. Si les deux opérateurs ont réaffirmé leur volonté de se rapprocher, de nombreux freins doivent encore être levés.
La fusion entre Deutsche Börse et le London Stock Exchange aura-t-elle bien lieu ? Même si les deux Bourses ont réaffirmé le maintien de leur projet de rapprochement au lendemain du référendum britannique en faveur d’un Brexit, l’opération pourrait fortement être remise en question. Certes, 99,89 % des actionnaires du LSE ont approuvé ce projet de mariage début juillet, mais ce n’est pas le cas pour ceux de l’opérateur allemand. Initialement, ces derniers devaient pourtant apporter leurs titres avant mardi 12 juillet, mais, depuis, le délai a été reporté au 26 juillet. Surtout, le seuil de déclenchement de 75 % a été abaissé à 60 %. Ce revirement de situation a été justifié par des problèmes d’ordre technique. «A l’heure actuelle, 15 % des titres Deustche Börse sont détenus par des fonds indiciels, qui peuvent seulement les apporter lorsqu’un seuil de 50 % a déjà été atteint, précise Joseph Florentin, associé chez Eurogroup Consulting. Cela devrait désormais être possible avec un peu plus de 50 % de titres apportés au 13 juillet.»
Malgré tout, ce projet est devenu bien plus complexe à mettre en œuvre depuis que le Royaume-Uni a décidé de sortir de l’Union européenne.«Les actionnaires des deux Bourses cotées évaluent les synergies encore possibles entre les deux entités, résume Stéphane Boujnah, directeur général d’Euronext. Les différents régulateurs concernés, notamment en Allemagne et à Bruxelles, les autorités de la concurrence, et les superviseurs prudentiels vont également intégrer de leur côté les conséquences du référendum britannique dans leurs propres analyses de ce projet.» De nombreux obstacles doivent donc encore être levés pour qu’il aboutisse.
