L’opérateur des Bourses d’Amsterdam, Milan et Paris vient d’annoncer la création d’une plateforme unifiée pour la négociation des fonds cotés. Une manière de lutter contre la fragmentation du marché européen, tout en essayant de renforcer ses positions face à la Bourse de Francfort.
La recette du succès des ETF – 18 000 milliards de dollars d’encours dans le monde, dont près de 3 000 milliards en Europe – est bien connue : transparence, simplicité d’accès, liquidité et faible coût. Encore faut-il que l’écosystème qui gravite autour d’eux, à commencer par les Bourses où ils sont cotés, ne complique pas tout. En Europe, cette « tuyauterie » est particulièrement inefficiente, avec pas moins de six places de cotation majeures pour les fonds (Amsterdam, Francfort, Londres, Milan, Paris et Zurich), contre une principale aux Etats-Unis (Nyse). La semaine dernière, Euronext a fait un grand pas dans le sens d’une simplification de cet écosystème en unifiant les trois places qui lui appartiennent – Amsterdam, Milan et Paris – sous une même plateforme : Euronext ETF Europe.
Un « cross-listing » coûteux
Concrètement, un ETF peut désormais n’être coté que dans un seul des trois pays, et rester accessible à l’ensemble des clients des autres marchés. Aujourd’hui, 834 fonds sont cotés sur au moins deux places, souvent Amsterdam et Milan ou Paris et Milan. « La cotation d’un ETF sur plusieurs Bourses répond à une pure logique de stratégie de distribution, a expliqué Aurélien Narminio, responsable indices, ETF et produits structurés chez Euronext, lors de la présentation de la nouvelle plateforme. Pour toucher un maximum de clients potentiels, notamment parmi les particuliers, une cotation locale est souvent nécessaire. » En Italie, elle était même jusque-là imposée par le régulateur, ce qui explique les 2 100 ETF actuellement cotés à Milan, contre 700 à Amsterdam et 750 à Paris.