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Interview - Olivier Neumann, directeur financier de la Fondation de France

«Grâce à l’impact investing, nous complétons nos missions d’intérêt général»

Publié le 17 janvier 2020 à 15h18    Mis à jour le 20 janvier 2020 à 15h19

Séverine Leboucher

Pour financer ses missions d’intérêt général, la Fondation de France compte sur les revenus générés par le placement de ses 2,2 milliards d’euros de patrimoine. Un exercice de plus en plus difficile à mesure que les taux baissent. Ce contexte n’empêche toutefois pas l’institutionnel d’innover : il vient de lancer son premier fonds à impact.

D’où proviennent les ressources que la Fondation de France doit gérer ?

Le rôle de la Fondation de France est d’accompagner les personnes qui souhaitent agir pour l’intérêt général, dans des domaines aussi variés que l’éducation, la culture, la recherche médicale et la santé, l’environnement ou encore les personnes défavorisées. Nous aidons à la fois les donateurs en amont et les porteurs de projets en aval. Nos ressources viennent des dons ou des legs des premiers. Certains d’entre eux choisissent même de créer une fondation : nous en abritons actuellement 860. L’ensemble des ressources collectées a vocation à soutenir des projets d’intérêt général, en échelonnant les versements dans le temps. Nous disposons donc de fonds que nous devons placer en fonction des échéances de chaque projet à financer. Ils s’élèvent fin 2019 à 2,2 milliards d’euros.

Quelles contraintes ce fonctionnement fait-il peser sur votre gestion d’actifs ?

Comptablement, nous devons être capables de faire correspondre les ressources reçues de chaque donateur avec les emplois pour les causes d’intérêt général qu’il a choisies. Nous suivons cela via une comptabilité analytique poussée. Au niveau de la gestion financière, la Fondation de France et chaque fondation que nous abritons disposent d’une poche spécifique que nous gérons selon la durée attendue d’utilisation des fonds et le niveau de risque accepté par le fondateur. Naturellement, plus l’échéance est lointaine, plus nous pouvons nous positionner sur des actifs risqués et avoir ainsi accès à du rendement. Mais il n’est en aucun cas question de prendre des risques disproportionnés : nous gérons en bon père de famille.

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