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Pierre Chabrol, chef du bureau épargne et marchés financiers à la direction générale

« Il faut davantage prendre en compte les besoins du grand public pour le label ISR »

Publié le 22 janvier 2021 à 17h11

Propos recueillis par Sandra Sebag

Lancé en 2016 par le Ministère des Finances et de l’économie, le label ISR peine encore à convaincre les particuliers. Après avoir été ouvert à l’immobilier, il devrait à nouveau évoluer. Avec plusieurs objectifs à la clé : intégrer des critères d’exclusion, prendre en compte les meilleures pratiques au niveau international et faciliter sa compréhension par le grand public. Une démarche qui vise à faire revenir les particuliers vers l’épargne de long terme et à assurer le financement des entreprises, tout en incitant ces dernières à s’inscrire dans une démarche de développement durable.

Que représente actuellement le label ISR sur le marché de la gestion d’actifs en France ?

Au dernier recensement réalisé, à savoir le 18 décembre 2020, le label ISR avait été attribué à 618 fonds proposés par 95 sociétés de gestion pour un encours sous gestion de 230 milliards d’euros. Ces labels concernaient essentiellement des fonds actions qui représentaient 66 % du total, 28 % étaient investis dans des actifs obligataires, près de 5 % en monétaire et 1 % en fonds de fonds. Nous avons par ailleurs plus récemment – depuis le 23 octobre – lancé un nouveau label ISR qui s’adresse aux fonds investis dans l’immobilier. A ce jour, il a été octroyé à 13 fonds proposés par 9 sociétés de gestion pour un encours de 7,7 milliards d’euros.


Quelles sont les différences entre ce nouveau label et celui, plus ancien, dédié aux valeurs mobilières ?

D’abord, signalons que les professionnels se sont mobilisés pendant près de deux ans afin de faire aboutir ce projet. Un travail important a été réalisé par l’association professionnelle du secteur, à savoir l’Aspim, en collaboration avec l’Autorité des marchés financiers (AMF) et le Trésor. Nous nous sommes appuyés sur le cahier des charges défini dans le cadre du premier label pour élaborer cette nouvelle version en ayant comme objectif de conserver l’une des spécificités de notre démarche : le label doit être inclusif et généraliste et ne pas s’adresser à des fonds spécialisés sur les thématiques ISR. Il était en effet important, pour nous, d’intégrer toutes les catégories d’investissements possibles et de ne pas nous limiter aux bâtiments de dernière génération construits selon les nouvelles normes environnementales. Nous souhaitons en effet encourager la transition énergétique du secteur du bâtiment. 

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