La politique de relance et d'expansion monétaire menée au Japon par le nouveau Premier ministre, Shinzo Abe, s'est très vite traduite par un rebond de la croissance et par un afflux des capitaux sur les marchés actions. Mais depuis cet été, les gérants attendent la publication de nouveaux indicateurs permettant d'évaluer l'efficacité sur la durée de cette politique.
En devenant, fin 2012, Premier ministre du Japon, Shinzo Abe, issu du Parti libéral-démocrate, s'est immédiatement lancé dans une politique économique en opposition radicale avec l'orthodoxie en vigueur. L'objectif était clair : relancer la machine économique et cela malgré un déficit budgétaire qui se rapproche des 9 % et un niveau d'endettement record, la dette publique ayant atteint les 245 % du PIB cet été ! Cette politique radicale et à contre-courant s'explique par la situation particulière du Japon. Ce dernier est en effet englué dans une déflation qui dure depuis les années 1990 et qui a conduit à la décroissance de l'une des économies les plus développées du monde (voir encadré). Une économie confrontée par ailleurs à deux chocs majeurs successifs : la crise financière de 2008 et la catastrophe de Fukushima en 2011, qui l'ont fait plonger dans une profonde récession rompant le fragile équilibre sur lequel elle reposait.
La nouvelle équipe au pouvoir s'est fixé comme objectif de relancer la machine économique en utilisant tous les leviers possibles. Les Abenomics reposent ainsi sur trois piliers. Le premier porte sur une baisse massive du yen par rapport au dollar afin de dynamiser les exportations, mais aussi d'importer de l'inflation. Depuis le début de la crise financière, le Yen s'était en effet fortement apprécié face au dollar, jusqu'à atteindre les 120 yens par dollar, handicapant par là même les firmes exportatrices japonaises. Le deuxième pilier repose sur une...