Premium

Marchés souverains

La BCE calme le jeu sur la dette d’Europe du Sud

Publié le 10 avril 2020 à 10h15

Séverine Leboucher

La crise sanitaire a ravivé les craintes des marchés sur la soutenabilité des finances publiques des pays d’Europe du Sud, conduisant à un écartement des spreads. Mais l’intervention de la BCE, via des achats de dettes massifs, a permis d’alléger les tensions.

A travers l’Italie puis l’Espagne, les pays d’Europe du Sud ont été parmi les premiers touchés par l’extension de la crise du coronavirus hors de Chine et ses conséquences économiques, faisant rejaillir les craintes des marchés financiers héritées de la crise de la zone euro en 2011. «Les modèles économiques montrent que pour chaque point de PIB perdu, le déficit public d’un pays augmente de 0,5 point, ce qui signifie une hausse de l’ordre de 2,5 % du fait des simples stabilisateurs automatiques, souligne Apolline Menut, économiste de la zone euro chez Axa IM. S’y ajoute l’effet des politiques de soutien à l’activité, qui représentent à ce stade environ 1,5 % du PIB en Italie ou en Espagne et qui sont encore assez timides à ce stade.» Cette crise met donc une nouvelle fois sous pression les finances publiques de ces pays, dont certains n’avaient pas encore retrouvé leur équilibre.«La crise sanitaire appuie là où cela fait mal, résume Axel Botte, stratégiste chez Ostrum AM. Craignant une forte hausse des déficits publics, les marchés ont donc réagi et les spreads se sont beaucoup écartés, dépassant les 300 points de base (bp) pour l’Italie mi-mars.»

Une flexibilité accrue

Une flambée en partie due au comportement de la BCE : malgré un plan d’action conséquent annoncé le 12 mars, la banque centrale a en effet provoqué une crispation des marchés par la communication hasardeuse de sa présidente Christine Lagarde qui a assuré ne pas être là pour resserrer les spreads. Mais ces derniers n’ont pas eu le...

Dans la même rubrique

Abonnés La part des actions diminue chez les assureurs au profit des obligations

Si au vu de leur taille,  les investissements dans les actions des compagnies d’assurances semblent...

Abonnés « Toute réforme qui encourage la détention d’actions est la bienvenue, car elles sont essentielles au financement de l’économie. »

Questions à Olivier Héreil, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif en charge de la gestion...

Abonnés « Vingt ans après notre création, nous ne sommes qu’au début de l’aventure »

Les fondateurs de Tikehau Capital n’ont pas attendu que les actifs privés deviennent à la mode pour...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…