Après une année riche en événements mais positive pour la dette émergente, 2026 s’annonce plus lisible. De quoi renforcer l’attractivité de cette classe d’actifs, qui profite des nouvelles conditions monétaires américaines, explique Romain Lacoste, gérant du fonds Emerging Market Corporate Bonds, chez Axiom Alternative Investments.
Que retenez-vous de 2025 sur la dette émergente ?
L’année a été bonne pour la dette émergente en dollar. Les annonces tarifaires de Donald Trump ont certes créé de la volatilité en avril, mais les primes de risque sont restées remarquablement stables sur l’année. Sur le high yield corporate émergent, elles sont passées de 375 points de base en début d’année à près de 380 actuellement. La baisse des taux américains a créé un soutien clair pour les obligations en dollar, à la différence de l’Europe, où la détente a été plus limitée. Dans cette configuration de marché, le principal catalyseur reste le portage. Quant à l’indice de crédit émergent corporate en euros, il a progressé de 6,1 % depuis le début de l’année.
Le contexte sera-t-il toujours porteur en 2026 ?
Le point de départ est positif, car plus lisible que le début de l’année dernière. Nous pourrions certes avoir encore des effets d’annonces tarifaires des Etats-Unis, mais sans changement majeur de paradigme. La croissance devrait rester proche de ses niveaux de 2025 : environ 4 % en Asie, avec un dynamisme de l’Inde et de l’Asie du Sud-Est, et 2,5 % en Amérique latine.
L’environnement de taux américains, favorable aux émergents, va demeurer un facteur de soutien. La banque centrale américaine a réalisé deux baisses de taux au second semestre 2025 et le dollar s’est globalement déprécié au cours de l’année. Des conditions idéales pour les émergents, leurs banques centrales et leurs entreprises : leurs coûts de financement diminuent et le poids de leur dette en dollar pèse moins sur les bilans. Les banques centrales de...