Les portefeuilles gérés en tenant compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance pâtissent légèrement moins de la chute brutale des marchés ces dernières semaines que leurs équivalents sans biais extra-financier. Une surperformance de court terme que les gérants ESG prennent avec prudence. Mais, à moyen terme, ils ne doutent pas de la pertinence de l’analyse extra-financière pour comprendre les relais de croissance de demain.
Depuis le début de la crise du coronavirus, certaines valeurs parviennent mieux que d’autres à amortir leur chute en Bourse. Cela semble en particulier être le cas des entreprises les plus vertueuses sur le plan extra-financier. Ainsi, au sein du S&P 500, les cent valeurs les mieux notées par l’agence Sustainalytics sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont dégagé, entre fin février et fin mars, une surperformance par rapport au marché de 5 points de pourcentage, selon une étude de Bank of America. Une tendance qui n’est pas propre au marché américain. «Depuis le début de l’année, nos indices mondiaux disposant d’un filtre ESG ont moins chuté que leur équivalent non ESG : l’indice global MSCI ACWI avait baissé de 17,7 % au 8 avril, contre - 16,3 % pour sa version “ESG leaders”, qui ne retient que la moitié des entreprises les mieux notées dans chaque secteur, confirme Remy Briand, responsable de l’ESG chez MSCI. L’écart est plus important avec notre indice ISR, dont l’approche par exclusion est plus exigeante, puisqu’il limite la chute à 14,9 % depuis le début de l’année.»
Des biais sectoriels qui n’expliquent pas tout
Les portefeuilles des gérants qui déclinent des stratégies ESG tendent à montrer les mêmes résultats. «Depuis le début de la baisse des marchés, notre sélection d’actions européennes la plus exigeante sur le plan extra-financier – qui élimine environ 60 % de l’univers ESG Monde – a réalisé une surperformance de l’ordre de 5 points, et ce avec une volatilité moindre», observe par...
