Après les sorties massives enregistrées par les fonds obligataires internationaux ces dernières semaines, les sociétés de gestion sont sur le qui-vive pour contenir le risque de liquidité. En première ligne, leurs responsables des risques sont en contact rapproché tant avec les gérants qu’avec les commerciaux pour suivre l’évolution de la situation et voir dans quelle mesure ils doivent utiliser les outils de gestion de la liquidité à leur disposition.
Après les chutes souvent historiques des marchés ces dernières semaines, c’est au tour des fonds d’investissement d’enregistrer des mouvements records sur leurs flux de sorties. Selon les chiffres de Bank of America et EPFR Global, la décollecte des fonds à travers le monde a atteint des sommets sur les classes d’actifs obligataires : entre le 11 et le 25 mars, pas moins de 218 milliards de dollars sont sortis des fonds obligataires, dont 34,6 milliards sur la seule journée du 20 mars. Sur les quatre premières semaines du mois de mars, les fonds investment grade ont enregistré des rachats équivalant à près de 6 % de leur encours, et à plus de 10 % pour les véhicules sur le high yield. L’hémorragie est à ce stade plus contenue dans les fonds actions, dont la collecte était déjà sous tension l’an dernier : ils perdent quelque 48 milliards d’euros entre le 11 et le 25 mars, et l’équivalent de 1 % de leur encours sur quatre semaines.
Sur le marché français, les statistiques de collecte ne sont pas encore connues mais, à ce stade, les sociétés de gestion hexagonales font surtout état de difficultés sur les fonds monétaires. En effet, les importants besoins de trésorerie ont conduit les entreprises à des rachats, alors même que le marché des titres de créances était fortement grippé. La décision de la BCE d’injecter des liquidités sur ce segment semble apaiser la situation depuis deux semaines. Mais les asset managers, et tout particulièrement leurs responsables des risques,...
