Le climat, une priorité pour moins d’un investisseur sur deux dans le monde

Publié le 6 juin 2025 à 15h30

Séverine Leboucher    Temps de lecture 3 minutes

Une étude de Robeco met en lumière l’écart qui se creuse entre les deux rives de l’Atlantique en matière de finance durable.

Le thème du climat n’a plus la cote auprès des investisseurs. Au-delà du ressenti, une étude publiée cette semaine par Robeco chiffre le phénomène. Et il est flagrant : selon son Global Climate Investing Survey, seuls 46 % des 300 investisseurs internationaux (institutionnels et intermédiaires de distribution) interrogés entre février et mars placent le changement climatique au centre de leur approche. Ce chiffre était de 62 % l’an dernier encore ! Sans surprise, le désengagement est massif outre-Atlantique, avec seulement 23 % des investisseurs américains qui en font une priorité, contre 61 % il y a deux ans à peine lorsque le mouvement anti-ESG n’était encore que dans les limbes.

En Europe et en Asie, le paysage est radicalement différent, avec respectivement 62 % et 59 % des investisseurs pour lesquels le climat est encore un élément clé. Cette part était toutefois de 81 % et 73 % en 2023, signe que les arguments contre la finance durable traversent l’Atlantique. L’étude apporte aussi une autre nuance : alors que les investisseurs de type « wholesale » (banques privées, CGP…) ne sont que 42 % à mettre le climat au cœur de leur démarche, c’est le cas de 49 % des institutionnels. Parmi eux, les assureurs – très sensibilisés, du fait de leur activité, à l’accroissement du risque climatique – sont surreprésentés.

Une forme de fatalisme

Avec le retour de Donald Trump au pouvoir, une forme de fatalisme s’installe. 44 % des répondants estiment que l’objectif de limitation du réchauffement bien en dessous de 2 °C est désormais inatteignable. Ils n’étaient que 30 % il y a deux ans. Un pessimisme qui se reflète dans leurs projections de marché pour les trois à cinq ans à venir : 48 % s’attendent à des retours attractifs des investissements dans les projets d’adaptation au changement climatique, contre seulement 44 % pour ceux qui continuent de viser une atténuation du réchauffement. Le différentiel est même de 10 points chez les acteurs américains.

Toutefois, les projets d’adaptation restent à ce stade risqués et peu accessibles. Les investisseurs ne semblent ainsi pas prêts à arrêter de financer l’atténuation : 34 % prévoient, dans les deux ans à venir, de continuer d’accroître leurs investissements dans les énergies propres et 39 % ceux dans les projets de modernisation du réseau électrique.

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