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Benoît Le Pape, responsable obligations convertibles de Schelcher Prince Gestion

L’environnement de marché est favorable aux obligations convertibles

Publié le 29 mai 2020 à 14h07

Marianne di Meo

Les obligations convertibles font coup double ! Elles permettent actuellement aux émetteurs d’accéder à des financements à des coûts inférieurs à ceux associés aux obligations classiques et leur convexité est un atout aux yeux des investisseurs dans un environnement de marché incertain. Pour Benoît Le Pape, responsable obligations convertibles de Schelcher Prince Gestion, cette classe d’actifs devrait donc bénéficier d’une dynamique soutenue cette année.

Les obligations convertibles se caractérisent par leur convexité. Ont-elles bien résisté lors du récent trou d’air sur les marchés ?

En principe, les obligations convertibles permettent de capter 50 % de la hausse des marchés et d’amortir leur chute d’un tiers. Elles ont bien joué leur rôle protecteur lors de la crise puisque, en Europe, elles affichent en moyenne un recul de – 3,5 % seulement depuis le début de l’année (+ 0,5 % aux Etats-Unis), à comparer à un repli de 21 % pour les marchés d’actions et de 9,5 % pour le segment du high yield.

Intégrer des obligations convertibles dans une allocation d’actifs reste donc pertinent. Rappelons à cet égard qu’elles constituent la classe d’actifs cotée ayant le meilleur ratio de Sharpe depuis 1996 en Europe.

Les obligations convertibles sont donc attrayantes pour les investisseurs. Et en ce qui concerne les émetteurs ?

Nous pensons que les banques vont inciter les entreprises à désintermédier les lignes de crédit accordées pendant la crise. Dans ces conditions, l’obligation convertible apparaît comme un outil de financement pertinent dans la mesure où elle permet d’abaisser le coût du financement. Les investisseurs qui achètent des convertibles sont en effet disposés à accepter un rendement moindre par rapport à celui fourni par une obligation classique puisqu’ils s’attendent, en contrepartie, à bénéficier de la hausse du cours de Bourse de l’action sous-jacente, à moyen ou à long terme.

Compte tenu de l’évolution récente des spreads de crédit, le fait d’émettre une convertible permet actuellement à une entreprise notée BB+ d’économiser 220 points de base de coupon par rapport à l’émission d’une obligation classique, soit un coût de la dette en ligne avec les conditions observées avant la crise sanitaire.

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