Malgré la sous-performance du marché hexagonal en Europe et les sorties de capitaux, certains gérants adoptent une optique contrariante et misent sur la France.
Depuis le début de l’année, le CAC 40 affiche une performance moitié moindre que celle de la zone euro, ce qui rend les investisseurs très prudents. « Selon les données de Morningstar sur les huit premiers mois de l’année, il y a eu un peu plus de 1 milliard d’euros de rachats nets sur les actions françaises dans les fonds ouverts et les ETF distribués en Europe sur un stock de 26 milliards, alors qu’en Allemagne, le solde est positif de 2,7 milliards, indique Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac. Plus largement, dans l’Europe hors Royaume-Uni, les flux nets sur l’année ont été de 2,3 milliards d’euros. » Si la situation politique n’est pas étrangère à ce mouvement, elle n’est pas le seul facteur. Les belles valeurs internationales comme celles du luxe ont pâti des difficultés de la Chine qui constituait traditionnellement un marché de choix pour écouler ces produits. Enfin, « les grands groupes internationaux souffrent de la force de l’euro qui a gagné 13 % depuis le début de l’année au 10 octobre vis-à-vis du dollar », précise Kevin Thozet.
Pour autant, certains gérants n’hésitent pas à miser sur le marché dans une optique contrariante. C’est notamment le cas des gérants spécialisés sur les petites et moyennes capitalisations. « La situation économique est bien meilleure que la situation politique, avance Raphaël Moreau, gérant actions chez Amiral Gestion. La croissance reste positive, même si elle est faible, et le taux de chômage n’a pas augmenté....