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Le grand débat gestion assurantielle

Les compagnies d’assurances se renforcent dans l’obligataire

Publié le 15 décembre 2023 à 10h31

Sandra Sebag

La hausse des taux d’intérêt constitue une opportunité pour les compagnies d’assurances qui peuvent investir à nouveau, massivement, sur les marchés obligataires. Elles ont retrouvé de l’appétit pour des titres qu’elles ne sélectionnaient plus ou peu, comme les obligations sécurisées ou encore le souverain long, lorsque les politiques monétaires étaient ultra-accommodantes. La situation est toutefois différenciée selon le segment d’activité (IARD ou Vie) et selon les stratégies d’investissement mises en place ces dernières années. Certaines compagnies d’assurances retrouvent des marges de solvabilité, et peuvent racheter des portefeuilles avec des décotes. D’autres rencontrent des difficultés liées notamment à des rachats dans un contexte où les portefeuilles obligataires affichent des moins-values latentes. Les gérants assurantiels constatent par ailleurs que le changement de normes comptables a conduit à une diminution des investissements en OPC au profit des mandats. Enfin, l’ESG et la lutte contre le réchauffement climatique figurent au centre des allocations d’actifs des compagnies d’assurances.

Avec de gauche à droite : Xavier-André Audoli, responsable de la gestion multi-actifs assurance chez Ostrum Asset Management ; Nicolas Boulet, directeur de la stratégie d’investissement d’Allianz France ; Ghislain Périsse, responsable des solutions assurantielles pour l’Europe chez Fidelity International ; Florent Segalen, responsable gestion assurantielle chez Federal Finance Gestion.

Quelles sont les conséquences de la hausse des taux d’intérêt sur la valorisation des portefeuilles des compagnies d’assurances ?

Florent Segalen, responsable gestion assurantielle chez Federal Finance Gestion : Il est important de préciser que la valorisation d’un portefeuille d’assurance vie est très différente de celle d’un OPC. Le fait de se retrouver avec des lignes obligataires en moins-value n’est pas forcément un problème en soi, sauf si la compagnie d’assurances a besoin de liquidité pour assurer des rachats et doit donc céder ces lignes. En revanche, cela signifie que le rendement servi par les actifs du portefeuille est inférieur à celui actuellement observé sur le marché. Cet écart constitue un problème parce que l’assurance vie n’avait pas connu de situation semblable depuis très longtemps. Compte tenu de l’inertie des contrats d’assurance vie, les taux de rendement servis sur les fonds en euro étaient généralement supérieurs à ceux proposés dans le cadre de l’épargne bancaire (comme le livret A par exemple). Cette année pour la première fois, les rendements des fonds en euro pourraient être en moyenne inférieurs à celui du livret A. Certaines compagnies d’ass...

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