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Marché obligataire

Les gérants s’adaptent à la nouvelle donne monétaire

Publié le 4 janvier 2019 à 11h43    Mis à jour le 7 janvier 2019 à 15h53

Sandra Sebag

L’arrêt de la politique de rachat de la Banque centrale européenne, qui entre en vigueur dès janvier, ne devrait pas provoquer de changements majeurs chez les gérants obligataires, pour qui cette nouvelle stratégie est déjà intégrée par les marchés du crédit. Toutefois, des évolutions en termes de spreads et de taux sont à attendre, notamment en ce qui concerne les obligations souveraines.

Depuis mars 2015, la Banque centrale européenne (BCE) soutient les économies de la zone euro et leurs marchés financiers à travers un programme massif de rachat d’actifs (QE). Au plus haut de celui-ci, elle injectait quelque 80 milliards d’euros par mois dans l’économie. Au total, près de 2 600 milliards d’euros de financements ont été octroyés en trois ans. En parallèle, la BCE a fait passer les taux directeurs à zéro pour le taux de refinancement, et même à - 40 centimes pour la facilité de dépôt. Une stratégie qui a eu un impact considérable sur les marchés obligataires, car elle a permis de rassurer les investisseurs et de les pousser à prendre des risques. Ainsi, les taux d’intérêt ont baissé jusqu’à devenir négatifs bien au-delà du court terme, tandis que les spreads entre les différentes notations dans le cadre du crédit et entre les différentes signatures au sein de la zone euro se sont resserrés.

Cette politique ne devait toutefois être que temporaire. La BCE a annoncé il y a déjà plusieurs mois son arrêt à compter de 2019, ce qu’elle a confirmé début décembre. Elle s’engage également à aller plus loin dans sa volonté de normaliser sa stratégie et devrait, dans la seconde partie de l’année 2019, remonter ses taux. Un changement radical, après une dizaine d’années de politique monétaire accommodante postcrise financière. Il devrait y avoir des conséquences importantes sur les marchés obligataires : hausse des taux à long terme et nouvel écartement des spreads sont ainsi prévus. Des changements qui ont toutefois été largement anticipés par les marchés financiers durant toute l’année 2018.

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