A l’heure de dresser un premier bilan après une crise sans précédent, les sociétés de gestion françaises semblent avant tout soulagées : l’activité s’est montrée assez résiliente malgré le confinement. Si quelques coupes budgétaires sont nécessaires, les acteurs se montrent plutôt volontaristes concernant les mois qui viennent. Les stratégies de rendement, l’ESG et le digital sont plus que jamais au centre de leurs priorités.
«Le navire a traversé la tempête.» C’est en substance le message que font passer les dirigeants de sociétés de gestion françaises à la veille de partir en vacances. Après une correction des marchés inédite par sa violence (-39 % pour le CAC 40 entre le 19 février et le 18 mars) et un rebond tout aussi extraordinaire (+36 % depuis), après un confinement express de l’ensemble des équipes et un déconfinement prudent, les gestionnaires peuvent un peu souffler. «Cette crise a été un test grandeur nature pour nos plans de continuité d’activité (PCA) et on a réussi l’impossible : mettre 300 collaborateurs en télétravail au moment même où les marchés décrochaient et les clients des fonds monétaires cherchaient tous à récupérer leurs liquidités», se souvient Sébastien Barbe, président du directoire d’Arkéa Investment Services. Soulagement donc et satisfaction d’avoir fait les bons choix. «Nous avions décidé il y a trois ans de concevoir notre PCA sur la base du télétravail et non pas d’un site de repli, comme c’est traditionnellement le cas : cela nous a permis de nous adapter très vite au confinement», se félicite par exemple Jean-Pierre Grimaud, directeur général d’OFI Asset Management.
Des difficultés globalement limitées
A l’heure du bilan semestriel, la situation ne semble donc pas catastrophique pour ces acteurs, avec une baisse des encours limitée par comparaison aux crises passées. Sur l’ensemble des fonds de droit français, la baisse des actifs sous gestion s’établit ainsi à 6 % sur le premier semestre selon Six...
